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Vous avez dit « populaire » ?

Le CERLIS, le CENS, le CMH et le GRESCO organisent le colloque de clôture de la recherche sur « le populaire aujourd’hui » soutenue par l’ANR (2014-2018) 

Vous avez dit « populaire » ? 


Notre recherche a voulu relever un double défi : d’une part, préciser les contours des « classes populaires » ; d’autre part, interroger ce qu’il reste de « populaire » dans la société française d’aujourd’hui. Ce colloque de clôture sera l’occasion de proposer à la discussion scientifique les résultats auxquels nous sommes parvenus et d’ouvrir la réflexion à d’autres chercheurs français et étrangers. 

Intervenant.e.s : Thomas Amossé, Anne-Marie Arborio, Lise Bernard, Virgilio Borges Pereira, Marie Cartier, Joanie Cayouette-Remblière, Christophe Giraud, Morgane Hasdenteufel, Cédric Hugrée, Marie-Hélène Lechien, Olivier Masclet, Gérard Mauger, Séverine Misset, José Luis Moreno Pestaña, Étienne Pénissat, Camille Peugny, Tristan Poullaouec, Olivier Schwartz, Alexis Spire, Vanessa Stettinger 

Comité d’organisation : Thomas Amossé (Cnam, Lise, CEET), Stéphane Beaud (Université de Poitiers, Gresco), Lise Bernard (CNRS-CMH), Marie Cartier (Université de Nantes, Cens), Marie-Hélène Lechien (Université de Limoges, Gresco), Olivier Masclet (Paris Descartes, Cerlis), Olivier Schwartz (Paris Descartes, Cerlis), Yasmine Siblot (Université de Paris 8, Cresppa-CSU) 
Pour tout renseignement : olivier.masclet@parisdescartes.fr 
Inscription obligatoire (accès réglementé à la Sorbonne) : merci de contacter Julie L’Azou, julie.lazou@parisdescartes.fr 


Après les années 1980-1990, où les thèmes de la fin des classes, de la disparition des ouvriers, de la moyennisation des sociétés occidentales ont connu une forte diffusion, on assiste à un retour du « populaire ». Ce retour renvoie au creusement des inégalités économiques et culturelles et au net décrochage des catégories les moins bien pourvues socialement. Il témoigne aussi de la résurgence du « peuple » comme question politique majeure, en particulier lors des consultations électorales. Concept à « géométrie variable », la notion de « populaire » autorise en effet toutes sortes de manipulations : « Chacun peut, comme dans un test projectif, en manipuler inconsciemment l’extension pour l’ajuster à ses intérêts, à ses préjugés ou à ses fantasmes sociaux », écrivait déjà Pierre Bourdieu il y a trente ans. 
Notre recherche a voulu relever un double défi : d’une part, préciser les contours des « classes populaires », d’autre part, rendre compte de traits caractéristiques du « populaire » d’aujourd’hui. 
En premier lieu, notre recherche est partie du constat qu’il nous manquait une vision d’ensemble, synthétique et bien assise empiriquement, sur ce qu’il en est de la condition populaire dans la France d’aujourd’hui ou plutôt des conditions populaires, constituées d’un éventail de situations très diverses et surtout inégales. Il nous manquait une description de l’espace des « classes populaires », qui précise la manière dont les différents groupes d’ouvriers et d’employés se situent les uns par rapport aux autres. Autant les sociologues ont su repérer, au sein des classes moyennes ou de la petite bourgeoisie, l’existence de plusieurs strates, pôles ou fractions de classe, autant se montrent-ils plus circonspects quand il s’agit de dire à quels ensembles précis des « classes populaires » ils se réfèrent, au risque de conforter la présentation artificiellement homogène qui en est faite. Notre recherche a cherché à donner à voir une stratification du populaire. 
En second lieu, notre recherche est née du sentiment qu’on ne savait plus vraiment comment nommer et décrire les groupes « populaires » dont les modes de vie, les pratiques culturelles et les manières de se représenter ont évolué en profondeur. Si nous refusons de souscrire à l’idée selon laquelle les styles de vie populaires auraient été effacés sous l’effet de la « moyennisation » supposée de la société française, nous ne pouvons cependant nous contenter du rappel des traits considérés comme classiques et récurrents de ces univers, plus ou moins hérités de la sociologie de Hoggart, Verret ou Bourdieu. Dans une société caractérisée, comme 
c’est le cas pour la société française aujourd’hui, par la tertiarisation des emplois, la salarisation des femmes, la généralisation de l’accès aux études secondaires et supérieures, la perméabilité à la culture de masse véhiculée par les médias, etc., les frontières culturelles deviennent davantage poreuses et les univers culturels populaires ne peuvent pas ne pas acquérir un haut degré d’hybridité. Dans un tel contexte, la question des styles de vie, des habitus, des ethos « populaires » redevient une question centrale. Elle exigeait de notre part des recherches plus approfondies qu’elles ne l’ont été jusqu’ici. 
L’ensemble classes populaires étant à l’évidence constitué d’un large éventail de situations à la fois hétérogènes et entre lesquelles existent de très fortes disparités, nous avons d’emblée décidé de nous concentrer sur un segment de cet ensemble qui nous paraissait sous-étudié alors qu’il en est le principal. Nous nous sommes intéressés aux fractions situées « au milieu » de l’espace populaire, occupant les positions médianes entre les fractions paupérisées et les fractions plus scolarisées et plus proches des couches moyennes. Nous avons cherché à décrire en priorité les univers de vie et les formes de culture de ces populations, dont on peut dire qu’elles se caractérisent par les traits suivants : une certaine stabilité professionnelle, de fortes limitations économiques, des formes modestes d’ascension qui vont de pair avec des formes de fragilité ou même dans certains cas de relégation (comme on peut l’observer dans certaines formes de périurbanisation). Précisons que cette expression « classes populaires du milieu », telle que nous l’entendons, n’a pas la prétention d’être une catégorie aux contours nettement délimités. Elle vise simplement à attirer l’attention sur un ensemble de fractions populaires qui présentent la caractéristique de n’être ni en bas de l’espace populaire (compte tenu des ressources qu’elles possèdent), ni en haut (étant donné les privations et vulnérabilités qui les affectent). Nous avons souhaité mettre particulièrement l’accent, compte tenu de leur importance et parce qu’elles demeurent aujourd’hui trop peu étudiées, sur ces classes populaires que l’on peut dire à la fois subalternes mais non démunies, non démunies mais modestes. 
Ce colloque de clôture sera l’occasion de proposer à la discussion scientifique les résultats auxquels nous sommes parvenus et d’ouvrir la réflexion à d’autres chercheurs français et étrangers 


Jeudi 11 janvier – La stratification du populaire : de quoi parle-t-on ? 

9h – Accueil, café 
9h30-9h40 – Ouverture 
Olivier Martin, Directeur du Cerlis (Université Paris Descartes, Cerlis) 
9h40-10h – Questions de départ 
Olivier Masclet, coordinateur de la recherche « Claspop » (Université Paris Descartes, Cerlis) 
10h-10h30 – Entre leurs fractions haute et basse, quels contours et clivages des classes populaires ? 
Thomas Amossé (Cnam, Lise, CEET) 
10h30-11h – Mettre en évidence la stratification interne au salariat subalterne : l’exemple de la participation électorale des employés et des ouvriers 
Camille Peugny (Université Paris 8, Cressppa-CSU) 
11h-11h30 – Des classes populaires européennes fragilisées 
Cédric Hugrée (Cresppa-CSU), Étienne Pénissat (Ceraps), Alexis Spire (Iris, EHESS) 
11h30-12h – La strate médiane du populaire : des consommateurs « raisonnables » 
Thomas Amossé (Cnam, Lise, CEET) et Marie Cartier (Université de Nantes, Cens) 
12h-13h – Échanges avec la salle 
14h30-15h – Avec qui les ouvrières et les employées vivent-elles en couple ? Unions conjugales et diversité des milieux populaires 
Lise Bernard (CNRS-CMH) et Christophe Giraud (Université Paris Descartes, Cerlis) 
15h-15h30 – Des configurations de positions sociales : une proposition empirique pour saisir l’hétérogénéité des classes populaires et la diversité de leurs parcours scolaires 
Joanie Cayouette-Remblière (Ined) 
15h30-16h – Le vécu subjectif des trajectoires professionnelles 
Séverine Misset (Université de Nantes, Cens) 
16h-17h – Échanges avec la salle 
17h15-18h – Conférence. La tension au coeur du quotidien. La structuration matérielle et symbolique des relations sociales dans les régions défavorisées de l’espace social au Portugal 
Virgilio Pereira (Université de Porto) 
Pot ouvert à tous et toutes 

Vendredi 12 janvier – Que reste-t-il de « populaire » aujourd’hui ? 

9h – Accueil, café 
9h30-10h – Le « familialisme » aujourd’hui 
Gérard Mauger (CESSP-CSE-CNRS) 
10h-10h30 – La place des femmes dans les familles populaires aujourd’hui 
Olivier Schwartz (Université Paris Descartes, Cerlis) 
10h30-11h – Temps pour soi et requalification symbolique 
Olivier Masclet (Université Paris Descartes, Cerlis) 
11h-11h130 – Nous/je : le recours au « psy » pour penser sa position sociale 
Anne-Marie Arborio (Université d’Aix-Marseille, Lest) et Marie-Hélène Lechien (Université de Limoges, Gresco) 
11h30-12h30 – Échanges avec la salle 
14h-14h30 – La transmission de l’héritage culturel dans les familles populaires d’aujourd'hui : quelle recomposition du rapport à l’école ? 
Tristan Poullaouec (Université de Nantes, Cens) 
14h30-15h – Existe-t-il différentes façons populaires d’être mère ? 
Vanessa Stettinger (Université de Lille 3, Ceries) et Morgane Hasdenteufel (Université de Lille 3) 
15h-16h – Échanges avec la salle 
16h30-17h45 – Conférence. Corps, travail et femmes des classes populaires 
José Luis Moreno Pestaña (Université de Cadix) 

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